Lors d’un détour imprévu sur une départementale d’Aquitaine, mon regard est attiré par un garage encerclé de vieilles voitures, comme figées dans le temps. Certaines sont cabossées, d’autres presque intactes, toutes racontent une histoire. Curieux, je m’arrête, je me gare, et vais à la rencontre des propriétaires pour leur partager mon intérêt pour ces vestiges mécaniques. Avec bienveillance, ils m’autorisent à explorer les lieux, me recommandant seulement d’être prudent.
Je déambule entre les carcasses et les châssis rouillés, jusqu’à tomber sur une serre en plastique, discrète, nichée à l’arrière du terrain. À l’intérieur, l’humidité, la lumière tamisée et les plantes envahissantes dessinent une atmosphère irréelle. Sous ce dôme translucide, sommeille une Panhard, doucement avalée par la végétation. Une poignée d’autres sont encore visibles derrière, comme une collection oubliée, presque dissimulée.
C’était une de ces surprises rares, précieuses, que seul le hasard sait offrir. Trop belle pour ne pas être capturée. Cette photo, c’est un hommage à l’équilibre fragile entre l’abandon et la préservation, entre rouille et verdure, entre oubli et poésie.