Perdue au cœur des Dolomites, cette petite chapelle semble veiller seule sur la vallée. J’ai passé la nuit juste en face, dans mon van, bercé par un orage qui n’en finissait plus. Le matin venu, pas de lever de soleil, la pluie tombait encore, tenace. Après un café bien chaud et quelques heures à attendre que le ciel se calme, j’ai enfin pu sortir. L’air était frais, l’herbe brillait, gorgée d’eau, et la chapelle, encore plus belle dans cette humidité lumineuse, se dressait fièrement.
Mais les montagnes en arrière-plan, elles, restaient invisibles, englouties sous une mer de nuages. Pourtant, j'avais mon cadrage en tête. J’ai monté ma chaise sur la colline, installé mon trépied, réglé mon appareil photo ... et j’ai attendu.
Une heure. Deux heures, puis trois.
L’envie de partir me chatouillait, mais après tant d'attente, impossible de renoncer. J’étais décidé. Je ne partirais pas sans ma photo !
Après quatre heures trente installé sur ma chaise, il y a eu un coup de vent. Les nuages se déchirent. Cinq minutes de clarté. Juste ce qu’il faut pour profité de la vue et prendre une photo.
Ce cliché, je ne l’ai pas juste pris, je me suis donné le temps de le capturé. C’est ce que j’aime dans la photographie de paysage : cette magie imprévisible, ce mélange d’obstination et d’inattendu,que la nature s’est accordée le temps de quelques minutes.