Perdu dans un petit village florentin, oublié des cartes et du temps, ce palais sommeille en silence au milieu des collines. On n’y arrive pas par hasard. Il faut traverser une forêt enchevêtrée, contourner des clôtures rongées de rouille, et surtout éviter les chiens de garde dont les aboiements résonnent comme une menace derrière les murs effondrés.
À l’intérieur, tout n’est que poussière, gravats et noblesse déchue. Le marbre craque sous les pas, les fresques se délitent, mais l’âme du lieu est toujours là, intacte, suspendue.
Au bout d’un petit couloir escarpé du premier étage, cette chambre se dévoile. Son sol éventré, les carreaux jonchant le sol dans un chaos fragile. Mais surtout, cette vue. Une arche ouverte sur un paysage bucolique à en perdre les mots. On dirait que cette scène sort de l’imagination d’un grand peintre : cet arbre majestueux au centre d’un tableau, entouré de collines douces sous un ciel éclatant...
Un contraste brut. L’intérieur est à l’abandon, presque apocalyptique. L’extérieur, lui, frôle la perfection.
C’est exactement pour ce genre de vision que je pars explorer. Cette photo, c’est le cœur de ma passion. Saisir l’instant où la beauté surgit du chaos, où l’histoire et la nature se répondent en silence. Un fragment du passé que la nature remet en beauté.